"Agba l'argent" est une expression béninoise en langue Fon. "Agba" signifie "puissant" ou "grand", et "l'argent" renvoie à la richesse matérielle. Cette expression traduit l'idée de la puissance de l'argent ou son importance dans la réussite sociale. Elle souligne le rôle déterminant que joue l'argent dans les opportunités économiques et le succès, tout comme notre restaurant qui incarne cette prospérité à Kouinvié.
Kouinvié est un village situé dans le département de l'Ouémé, au sud-est du Bénin. Il se trouve à proximité de la capitale administrative Porto-Novo, à environ 10-15 kilomètres de celle-ci. Le village fait partie de la commune d’Adjarra, une région bien connue pour ses terres fertiles, irriguées par le fleuve Ouémé et ses affluents.
La région est principalement rurale et marquée par des zones marécageuses et des forêts qui fournissent des ressources naturelles importantes. La proximité de Kouinvié avec Porto-Novo permet un accès relativement facile aux infrastructures urbaines, mais le village conserve un caractère essentiellement rural.
La population de Kouinvié est majoritairement constituée de Goun, un groupe ethnique qui domine dans cette région du Bénin. Cependant, d’autres groupes ethniques, tels que les Fon et les Yoruba, cohabitent dans le village, contribuant à une certaine diversité culturelle. La langue principale est le goun, mais le français, qui est la langue officielle du Bénin, est enseigné dans les écoles et utilisé dans les administrations.
La structure sociale du village est fondée sur des familles élargies. Les traditions culturelles et religieuses jouent un rôle central dans la cohésion sociale. La plupart des habitants pratiquent le vaudou, une religion traditionnelle qui honore les esprits de la nature et les ancêtres. Les cérémonies vaudou sont fréquentes et rythment le calendrier culturel avec des rituels, des danses et des sacrifices aux divinités locales. Le christianisme, notamment le catholicisme et le protestantisme, est également présent, souvent en coexistence avec les croyances traditionnelles.
L'économie de Kouinvié repose principalement sur l’agriculture et l’élevage. Les principales cultures incluent :
L'élevage de volailles, de chèvres et de moutons est également répandu. Les produits agricoles sont principalement destinés à l'autoconsommation, mais certains excédents sont vendus sur les marchés locaux, comme celui d'Adjarra, réputé pour son artisanat.
En plus de l'agriculture, les habitants pratiquent l'artisanat. Les femmes, en particulier, fabriquent des objets artisanaux tels que des paniers, des nattes et des poteries. Le tissage traditionnel, ainsi que la teinture des tissus (notamment l'utilisation de la technique du "batik"), font également partie des activités économiques importantes du village.
Bien que Kouinvié soit proche de Porto-Novo, le village fait face à des défis en matière d'infrastructure. L'accès à l’eau potable est l'un des principaux problèmes. De nombreux habitants doivent puiser l’eau dans des rivières ou utiliser des forages installés grâce à des projets de développement communautaire. L’électricité est disponible dans certaines zones du village, mais la couverture reste inégale.
Les infrastructures sanitaires sont limitées. Le village dispose de quelques centres de santé communautaires, mais les habitants se rendent souvent à Porto-Novo pour des soins médicaux plus avancés. Le transport est principalement assuré par des motos-taxis (appelés "zemidjans"), qui constituent le moyen de transport le plus courant dans la région.
Kouinvié est riche en traditions culturelles. Le village participe aux festivals régionaux qui honorent les divinités vaudou. Les rituels incluent des chants, des danses et des offrandes faites aux esprits. Les tambours, les cloches et les chants traditionnels sont omniprésents lors de ces cérémonies.
En plus du vaudou, la région célèbre des festivals agricoles qui marquent les périodes de récolte, notamment la fête du maïs et des ignames. Ces festivités sont des moments de partage communautaire et de reconnaissance envers la terre et les ancêtres. Les habits traditionnels, fabriqués localement, et les danses cérémonielles sont des éléments clés du patrimoine culturel du village.
Kouinvié fait face à plusieurs défis. L'exode rural, qui pousse les jeunes à quitter le village pour les villes comme Cotonou et Porto-Novo à la recherche de meilleures opportunités économiques, est un phénomène préoccupant. Cela crée un déséquilibre dans la communauté, avec un vieillissement de la population restée sur place.
L'éducation est un autre enjeu. Les écoles locales manquent souvent de ressources et de personnel qualifié. Le taux de scolarisation a cependant augmenté ces dernières années, grâce à des programmes d'aide gouvernementale et à des initiatives d'ONG visant à améliorer l'accès à l’éducation.
Pour contrer ces défis, plusieurs initiatives locales sont en cours. Des coopératives agricoles sont mises en place pour moderniser les techniques agricoles, augmenter les rendements et créer des débouchés commerciaux. Des microcrédits sont également proposés aux femmes pour soutenir des activités économiques telles que l’artisanat et le petit commerce.
Kouinvié est un exemple vivant de la richesse culturelle et de la résilience des villages béninois. Avec un mode de vie centré sur l'agriculture, l'artisanat et les traditions, les habitants de Kouinvié parviennent à maintenir un équilibre entre le passé et le présent. Malgré les défis en matière d'infrastructure et d'opportunités économiques, le village continue de prospérer grâce à des initiatives locales, à une forte cohésion sociale et à des liens culturels profonds. Le développement futur de Kouinvié dépendra de sa capacité à intégrer des solutions modernes tout en préservant son identité unique.