Le vodoun

L’origine du vodoun

Le vodoun, à l’origine, n’a rien à voir avec la sorcellerie ou la magie noire. C’est une pratique religieuse qui consiste en un culte d’un Dieu créateur (Mawu) au-dessous duquel se trouvent d’autres dieux inférieurs (Sakpata : dieu de la variole, Ogoun : dieu du fer, Miwata : déesse de l’eau, etc.) qui servent d’intercesseurs à l’homme pour atteindre le Dieu tout-puissant. Ainsi, le vodoun est aussi complexe et pluriel. Pluriel car il existe une multitude d’adorations. Le créateur serait, d’après les adeptes du culte vodoun Mawu  et  Lisa,  incarnation des principes masculin et féminin. Mawu, la lune, incarne le principe féminin. Elle est la déesse de la nuit, de la sagesse et de la connaissance. Lisa, le soleil, représente quant à lui le principe masculin. Il contrôle le déroulement des jours, et détient la force et le pouvoir qui soutient le monde. De Mawu et Lisa seraient nés quatorze enfants dotés de pouvoirs surnaturels, ceux-ci auraient eu comme descendants Chango, ou Gu, le dieu du tonnerre, Sakpata, le dieu de la terre. A ces dieux principaux qui constituent la base du vodoun, viennent s’ajouter d’autres dieux subalternes que des chercheurs béninois ont pu identifier au nombre de 260 ou plus. Dans la forêt sacrée d’Ouidah se trouvent les statues de plusieurs divinités vénérées comme le Dieu du tonnerre ou celui de la Santé. Ces divinités sont à la fois matérielles et immatérielles. Elles sont incarnées dans les arbres, dans l’air, la terre, l’eau… C’est à travers les rituels, les incantations, la transe, les chants et danses, que les adeptes établissent le contact avec les divinités et les esprits des ancêtres.

Il y a des divinités principales, mais chaque famille (village), clan, corporation,… honore ses propres divinités.

Le  vodoun n’est donc pas une religion monothéiste.

Le vodoun est un culte à l’esprit du monde de l’invisible. À chaque ouverture, le prêtre vodoun demande l’aide de l’esprit de Legba pour ouvrir les portes des deux mondes. « Vodoun » veut dire Dieu. «Je suis sincèrement chrétien, mais cela ne m’empêche pas d’être attaché à la religion de mes ancêtres, le vodoun. Pour moi, cela n’est pas incompatible». C’est cette religion qui, à l’époque, a permis aux esclaves de garder non seulement espoir, mais aussi contact avec leur terre natale. La force de croire en Dieu et en la protection de celui-ci a aidé les uns et les autres à supporter les conditions inhumaines et l’éloignement qui étaient les leurs. Transmise de génération en génération, on retrouve encore actuellement cette pratique dans de nombreux pays d’Amérique latine, où elle s’est enracinée au fil des âges.

Le vodoun est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fon et ewe, lors de la création puis l’expansion du royaume fon d’Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles. Ainsi, le vodoun est le fondement culturel des peuples qui sont issus par migrations successives de Tado au Togo, les Aja (dont les Fons, les Gouns, les Ewe… et dans une certaine mesure les Yoruba…) peuples qui constituent un élément important des populations au sud des États du Golfe du Bénin (Bénin, Togo, Ghana, Nigéria…). la célébration de la Fête de Vodoun au Bénin, le 10 janvier de chaque année,

Des morts bien vivants et bienveillants

Les ancêtres qui sont morts et leurs descendants qui vivent constituent ainsi deux mondes qui s’interpénètrent. Les morts ne sont pas morts, comme disait le poète Birago Diop. Ils sont régulièrement sollicités par les vivants quand quelque chose ne va pas ou quand il faut implorer Dieu. Tout en étant dans l’au-delà, ils continuent de régenter la vie sur terre et de veiller au respect des us et coutumes. C’est pour cela que, de temps à autre, on leur fait des offrandes.

Afin d’honorer leurs morts, les adeptes se réunissent autour des différents fétiches et leur offrent une quantité de poules en sacrifice.

Des morts auxquels on reste attachés jusqu’au moment où l’on va les rejoindre dans l’au-delà et au royaume de Dieu. En somme, le vodoun est l’ensemble des forces invisibles ou surnaturelles et les procédés qui permettent de communiquer et de rester en harmonie avec elles.

Les Egungun sont des revenants. Durant la cérémonie honorant la mémoire des défunts, ils sont représentés par des hommes du village qui, couverts des pieds à la tête, dansent et effrayent la foule. Personne ne peut les toucher ni leur parler sous peine de mourir. Au Bénin, chants et danses sont variés d’Est en Ouest et du Sud au Nord. Selon les circonstances et les évènements, tam-tam, danse, musique et chants peuvent relever à la fois du religieux et du culturel, de la participation aux forces vitales de l’univers, de la louange ou de la simple manifestation de joie, du deuil ou de la communion à l’esprit des morts, de la détente ou du loisir, du simple spectacle chorégraphique, de l’acrobatie et de la véritable expression corporelle, etc.

En résumé, le vodoun peut être décrit comme une culture, un héritage, une philosophie, un art, des danses, un langage, un art de la médecine, un style de musique, une moralité, un pouvoir, une tradition orale et des rites.